accueil | |||||||||||||||||||||||
L'étang
des Moines Pour se développer dans cette zone marécageuse, où abondaient sources, fontaines et rivières souterraines et où la rivière la Cléry, incontrôlée, débordait largement de son lit une partie de l'année, Ferrières a dû, et ceci probablement très tôt dans son histoire, s'organiser pour se protéger de l'invasion des eaux, pour en maîtriser les débordements, les canaliser, les domestiquer afin qu'elles lui fournissent protection, énergie et ressources. L'état de nos connaissances fait remonter aux moines de l'abbaye les premiers grands travaux connus de domestication de l'eau, même si rien n'interdit de penser que des travaux plus primitifs les aient précédés. Ils auraient consisté à dresser, à l'emplacement de ce qui s'est appelé successivement Chaussée des Moines, Levée du grand étang , puis boulevard de la Brèche, une levée de 300 à 400 m de long en pierres de taille, pour barrer l'eau de la Rivière la Cléry et former un étang ; dans le milieu de cette levée existe une arche qui traverse la chaussée et qu'on appèle la Bonde ; à cette arche il y avait une vanne qu'on levait à volonté pour mettre de l'eau dans le petit étang qui se trouvait au pied des murs d'enceinte de l'Abbaye. (T. Picard) |
|||||||||||||||||||||||
![]() |
![]() |
||||||||||||||||||||||
L'Etang des moines détail de la carte
de Cassini
|
Etang des Moines : la grande bonde
|
||||||||||||||||||||||
Comme l'explique
T. Picard, cet étang qui commençait au niveau du pont du Gril de Corbelin,
à Griselles et allait jusqu'au lieudit la Queue de l'étang avait été construit
pour au moins deux sinon trois raisons. La première était de réguler le
cours de la Cléry en période de crue et de protéger l'abbaye et le village
de ses débordements. La deuxième était de disposer d'une importante réserve
d'eau qui permettait, en ouvrant les vannes de la bonde, d'inonder à volonté,
en cas de danger, les terres situées en aval, le long de la rivière jusqu'au
moulin de Saint-Eloi, constituant ainsi une protection naturelle sur le
côté de la ville qui n'était pas protégé de murs d'enceinte. La troisième
enfin, était de fournir, grâce à la pêche, une ressource vivrière importante
permettant de nourrir la communauté monastique et d'apporter un revenu substantiel
à l'abbaye. Faisant le pendant de cet étang, dit supérieur, situé en amont de la levée, les textes anciens font état, de l'autre côté de la levée, d'un petit étang, alimenté par les nombreuses sources et fontaines ferrugineuses auxquelles il est fait également référence dans ces textes et auxquelles on attribuait de grandes vertus, ce qui valut à Ferrières une certaine réputation et d'illustres visites. Du jardin de l'abbé, on accédait à ce petit étang, qui correspond, selon toutes vraisemblances à une petite pièce d'eau qui existe encore dans le parc de l'une des propriétés privées situées le long du boulevard de la Brèche. C'est l'ensemble de cette zone située en contrebas de la levée et des remparts, incluant le petit étang et la Cléry qui devait être inondée en période de danger. L'étang supérieur, fut parfois l'objet, entre les Ferriérois et l'abbé, d'âpres disputes et de procès à propos de droits de pêche, de la faculté de laisser abreuver les bestiaux à la rivière qui traversait l'étang et de pacage sur le sol de l'étang lorsque celui-ci fut asséché dans les années 1771-72. On trouve également trace dans les archives municipales des problèmes posés par l'entretien et la réfection de la chaussée des moines que la pression des eaux faisait s'effondrer, notamment à la suite des grandes crues. |
|||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||
Après cette
date, les archives municipales font fréquemment état de travaux ou de projets
de travaux de curage et d'aménagement touchant aux rivières de la Cléry
et de la Gobine ou à la protection contre les crues récurrentes : ainsi,
en 1831, on parle de "dégradations majeures dues aux débordements des eaux
au glacis construit au lieu-dit de la Brèche" ; en 1833, projet d'un pont
pour remplacer un gué en ville ; en 1858, projet de petit canal entre le
pont de la Brèche et le Perray ; en 1863, curage de la Cléry ; en 1894,
réaménagement du pont sur la Gobine aux Martinets pour optimiser les crues
après le curage de la rivière etc. En revanche, en l'absence de toute référence
à l'étang dans les archives municipales après 1772, on peut légitimement
penser que celui-ci n'a pas été vraiment remis en eau après son assèchement
: tout au plus a-t-il pu servir de déversoir occasionnel lors des inondations
hivernales. En 1838, il est fait état de "curage au-dessous de la chaussée
de l'ancien étang" […] "à charge des propriétaires des terres de l'ancien
étang qui seront juges de profiter de ce curage." Il apparaît donc
qu'à cette date non seulement l'étang était à sec depuis un certain temps,
mais que les terres libérées avaient été au moins en partie vendues à des
particuliers. Aujourd'hui, l'étang des moines ne subsiste plus que dans la toponymie : tout récemment, la municipalité a fait aménager un parcours sportif sur le terrain qui lui appartient, en contrebas de l'ancienne chaussée des moines, mais il arrive qu'en hiver les eaux fassent à nouveau valoir leurs droits sur cet espace qui reste naturellement soumis à leurs caprices. |
|||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||
La
chapelle Saint-Lazare A la sortie de la ville en direction de Fontenay, au sommet de la côte du même nom, sur la gauche, se dresse une ancienne chapelle romane qui appartenait à la maladrerie de Saint-Lazare de Ferrières, dont les biens et revenus ont été réunis à la maison de charité de la ville par lettres patentes de Louis XIV accordées à Fontainebleau en 1693. Réservée aux "pensionnaires" de la maladrerie, cette chapelle s'ouvrait aussi, en certaines occasions, à un public plus vaste : le curé de la paroisse y officiait les jours de la Saint Hubert, de la Saint Barnabé et de la Saint Eloi. |
![]() |
||||||||||||||||||||||
![]() |
|||||||||||||||||||||||
La chapelle,
de style roman, a été vendue, comme les bâtiments de l'abbaye, au moment
de la Révolution. Désaffectée, mais non démolie, elle a servi de grange
et abrite aujourd'hui un magasin d'antiquités. Des percements divers ont
modifié l'aspect de la façade côté sud ; l'ouverture des chaussées qui l'environnent
et les travaux de terrassement effectués à cette occasion ont fait apparaître
les soubassements des murs et la partie haute des fondations et transformé
en fenêtres des portes d'autrefois. Mais l'ensemble de l'édifice conserve
ses caractéristiques essentielles. L'intérieur est particulièrement intéressant
: la voûte romane de l'abside était autrefois entièrement décorée de peintures
murales dont il reste des vestiges importants. Outre la chapelle, certains bâtiments subsistent de l'autre côté de la route : une maison, dont la façade crépie montre encore les traces d'un arc, et porte, gravée dans le haut, la date de 1490. Chapelle et maladrerie étaient à l'origine réunies sur la hauteur dominant la ville ; l'urbanisation moderne et les travaux de voirie (route allant rejoindre celle de Paris à Lyon - N7 - achevée en 1848) les ont séparées. |
|||||||||||||||||||||||
|
|||||||||||||||||||||||
![]() |
|||||||||||||||||||||||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |