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Le pavillon Louis XIII

Ce pavillon a été construit au début du XVIIe siècle en avancée dans le grand jardin entouré de murailles et séparé de la cour de l'abbaye.
Il abrite aujourd'hui l'Hôtel de Ville.
C'était le logis du prieur. On y accédait depuis la cour extérieure du couvent par un grand escalier. Du haut de ces marches, on découvre des vestiges de ce qui fut le petit cloître.
La Cour du Couvent

Le pavillon Louis XIII était bâti dans le prolongement des bâtiments conventuels, sur le côté ouest d'une cour carrée toute environnée de beaux bâtiments, salles, chambres, infirmerie, greniers… S'y trouvaient aussi la bibliothèque (au premier étage du pavillon) et les chambres des convers.

Des frères malades

Avant tout et par-dessus tout, on prendra soin des malades, et on les servira comme s'ils étaient le Christ en personne ; car il a dit lui-même : "J'ai été malade et vous m'avez visité." […]
On assignera aux frères malades un logement à part, et pour les servir un frère craignant Dieu, diligent et soigneux.
On offrira aux malades l'usage des bains toutes les fois qu'il sera expédient ; mais à ceux qui sont en santé, surtout aux jeunes gens, on les permettra plus rarement. On accordera même l'usage de la viande aux malades et à ceux qui sont tout à fait débiles, afin de réparer leurs forces ; mais aussitôt qu'ils seront rétablis, ils reprendront l'abstinence accoutumée.
L'Abbé veillera avec la plus grande sollicitude à ce que les cellériers et les infirmiers n'apportent aucune négligence dans le service des malades ; car il est responsable de toutes les fautes dans lesquelles tomberaient ses disciples.

Règle de Saint Benoît
, chapitre XXXVI

De la cour carrée, il reste la rue du Couvent et des bâtiments qui l'entouraient ne demeurent que quelques vestiges :

- une porte gothique à droite dans un renfoncement : peut-être une ouverture de l'ancienne demeure des voyageurs de l'abbaye, que la vue cavalière de l'abbaye reproduite par T. Picard (chap.10, p.6) situe en face du petit cloître ;

- les maisons basses sur la gauche occupent l'emplacement d'un des côtés du petit cloître ou cloître des Convers, formé d'arcades non closes de fenêtres comme celles du grand cloître (ibid.), dont la trace, avec les arrachements des voûtes, se voient sur les murs de la chapelle Sainte-Elisabeth depuis le pavillon Louis XIII, du haut de l'escalier d'honneur extérieur. En subsistent, hélas ! non visibles, quelques vestiges à l'intérieur des demeures construites depuis, souvent avec des matériaux de récupération : deux travées, dans une maison particulière, à l'angle nord-est, couvertes de voûtes d'ogives retombant sur des corbeaux ornés de figures et de masques.

En suivant la rue du Couvent, on pénètre dans une seconde cour, jadis séparée de la cour carrée par une porte entre le petit cloître et la maison des voyageurs : un montant subsiste à l'angle d'un mur.
La cour du Couvent actuelle était la cour haute du monastère, reliée à la cour basse (aujourd'hui place des églises) par un passage voûté à la base du clocher (la porte Saint-Michel). Elle communique avec l'extérieur, à l'est, par la porte Saint-Macé, ancienne porte de l'enceinte abbatiale reconstruite au XVIIIe  siècle (1702).

Du portier du monastère

On placera à la porte du monastère un sage vieillard qui sache recevoir et rendre une réponse, et d'une maturité qui le préserve de courir çà et là.
Le portier doit avoir son logement proche de la porte, afin que ceux qui arrivent le trouvent toujours présent pour leur rendre réponse.
Et aussitôt que quelqu'un aura frappé ou qu'un pauvre aura fait entendre son appel, il répondra Deo gratias, ou dira Benedicite, et dans toute la mansuétude que donne la crainte de Dieu, il s'empressera de répondre avec une charité fervente.
Si le portier a besoin d'aide, on lui donnera quelque frère plus jeune.[…]

Règle de saint Benoît,
chapitre LXVI.

Tranquille Picard donne de cette cour, d'après Dom Morin, la description suivante (chap. 10 p.1) : On entre dans la première cour du couvent par la porte Saint-Macé, où sont la maison du portier, un grand corps de logis et quelques salles. Un puits est au milieu de cette cour. Est aussi de ce côté le pressoir, lieu où l'on faisait autrefois le vin aux vendanges. Il y a encore en cette cour des granges et des étables. Le chœur de la Grande Eglise y est bâti.
On voit toujours le puits central, dont le dôme est de construction récente. Selon certains, ce puits aurait servi d'asile aux religieux échappés au massacre des Huguenots ? Dom Morin rapporte que le 15 août 1569, une troupe de voleurs huguenots sous le commandement du Chevalier du Boulay s'empare une nouvelle fois de Ferrières, met la ville à sac, massacre les religieux. Cinq d'entre eux, cependant, réussissent à échapper à la fureur des assaillants et se réfugient dans un puits, où ils vescurent trois jours de grappes de verjus qu'un garçon leur jetoit sans dire mot à personne et eschappèrent la furie des bourreaux (livre V, p.725). Il semblerait plutôt que ces malheureux aient pu s'échapper hors des murs de l'abbaye et se soient réfugiés dans le puits de la place Saint-Fiacre. Au chevet de l'église, une meule perpétue l'ancien pressoir. A gauche, la façade nord de la chapelle Sainte-Elisabeth, chapelle privée des abbés construite au XVe siècle, est prise entre l'église Saint-Pierre et une construction "moderne", belle demeure Louis XIII, sans doute remaniée au XIXe siècle, qui abrite l'une des voûtes d'angle du petit cloître. C'est dans la chapelle Sainte-Elisabeth que la tradition situe le tombeau de saint Aldric : l'abbé de Ferrières, archevêque de Sens, mort en 841, aurait demandé à être enseveli en ce lieu, sous une gouttière ; une simple gouttière, sans ornement, se voit encore dans l'angle de la façade… Le "tombeau de saint Aldric" occupe une niche en avancée sur la façade nord de la chapelle.
Le chevet de l'église, percé de fenêtres garnies de beaux vitraux de la Renaissance, conserve au nord de petites baies romanes archaïques. A droite une ancienne grange, dite abusivement "grange aux dîmes", si l'on se fie au plan de 1680. Elle fait partie de l'ensemble des bâtiments "agricoles" (granges, pressoirs, écuries) qui se trouvaient entre l'église et le mur d'enceinte. Ces bâtiments sont visibles du clocher de l'abbaye. La meule récemment placée au chevet de l'église Saint-Pierre en est peut-être un vestige.
Du côté de l'est, la cour du Couvent est fermée par des bâtiments construits le long de l'ancien mur d'enceinte sur l'emplacement des dépendances de l'abbaye, en particulier ceux de l'ancienne école.
Emplacement du tombeau de saint Aldric
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