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La seconde église de la place, la plus imposante, est l'église abbatiale. C'est le bâtiment le plus important du monastère, celui auquel les moines apportent le plus de soins car ils y accomplissent leur mission : prier Dieu pour le salut des âmes. Plan interactif de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul ==> |
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Quelques
chiffres : Longueur de l'abbatiale : 60 m Largeur de la nef principale : 10 m Longueur du transept : 29 m Largeur du transept : 9 m La coupole du chœur : 12 m de diamètre et 16 m de hauteur Hauteur du clocher : 40 m |
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D'après Edmond Michel, Monuments religieux, civils et militaires du Gâtinais du XIe au XVIIIe siècle, Orléans, H. Herluison, pl.IV | ![]() |
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La
plupart des éléments de la façade ouest datent de la reconstruction décidée
par l'abbé Amaury, au XIIe siècle. A gauche, à environ deux mètres de hauteur, on remarque une ancienne ouverture, aujourd'hui bouchée : la porte papale. Cette porte s'ouvrait sur le bas-côté détruit après la chute du clocher en 1739 ; un escalier aujourd'hui disparu permettait sans doute d'y accéder. Comme son nom l'indique, elle était réservée au souverain pontife : quatre fois dans l'histoire de l'abbaye, le souverain pontife a pénétré dans l'église par cette porte, quatre fois elle a été murée, après son départ, par un appareil de pierres comme on le voit ici. |
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La porte papale
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A droite de l'ouverture, un des rares chapiteaux historiés de l'abbatiale représente le légendaire combat de Pépin le Bref contre le lion : lors d'un séjour à l'abbaye, avec sa cour, alors qu'il assistait à un combat opposant des bêtes sauvages, le roi aurait jeté dans l'arène la chaussure de la reine, Berthe aux grands pieds ; puis il se serait écrié : "Qui va chercher la chaussure de votre souveraine ?" Comme personne n'osait s'y risquer, il s'élança, dit-on, et aurait tué soit un lion, soit un lion et un taureau, démontrant ainsi que, malgré sa petite taille, il avait bien la force et le courage d'un roi. Sur le chapiteau, le roi, coiffé de sa couronne, porte le coup fatal au lion qu'il tient par les pattes avant. De l'autre côté de la bête, se trouve un personnage en habit religieux, probablement l'abbé présent lors du combat. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Combat de Pépin contre
le lion
Chapiteau de la porte papale |
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En
haut des marches, le portail frappe par sa simplicité. L'emplacement
du tympan détruit pendant la Révolution et maçonné depuis y est pour quelque
chose. Auparavant, selon Dom Morin, on pouvait voir sculpté en relief dans
la pierre, un portrait de Clovis à cheval, portant sur sa main l'image de
l'église, un peu comme sur le vitrail du chœur de Notre-Dame de Bethléem,
accompagné de l'inscription : Icy est le portrait de Clovis, roy de France,
premier roy du nom et premier roy chrestien en France. Le tympan est surmonté d'arcs brisés torsadés. La moulure extérieure du portail a servi de modèle pour la décoration de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. |
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Les colonnes de gauche sont couronnées par deux chapiteaux sur lesquels sont scultpés des musiciens. Scène profane ? Ils représenteraient alors des musiciens qui accompagnaient les combats d'animaux, lors de la visite du roi Pépin. Symbolisme religieux ? Ces personnages symboliseraient les futilités du monde et les tentations que les moines laissaient à la porte pour entrer recueillis dans l'abbatiale : à côté des musiciens, tourné vers l'entrée, est sculpté un abbé, tenant dans ses mains une crosse et un livre, peut-être la Règle de saint Benoît dont il est le gardien de l'application en ces lieux. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Au-dessus
du portail, s'ouvrent trois grandes fenêtres de style gothique. Au-dessus,
le pignon est percé d'un grand oculus décoré de bâtons brisés, et
surmonté d'une croix celtique placée au cours du XIXe siècle. A chaque
extrémité, deux contreforts soutiennent la façade. Ce portail n'était emprunté autrefois que lors des grandes fêtes : Noël, Pâques… Tous les autres jours, les moines passaient par l'une des deux portes, de taille plus modeste, qui reliaient directement le cloître à l'église. L'une se trouvait au fond de la nef, à l'emplacement actuel de la statue du Christ après la flagellation ; l'autre existe toujours dans le transept sud. A l'entrée, le regard embrasse la nef dans toute sa longueur. Les larges verrières et les murs, blanchis à la chaux en 1818, la rendent très lumineuse. Cette nef date du XIIe siècle. Il ne semble pas qu'il ait été prévu de voûter en pierre ce grand vaisseau, couvert par une charpente lambrissée, en coque de bateau renversée, dont la base est reliée par des entraits. Ce type de couverture se retrouve dans de très nombreuses églises de la région. Elle remplace depuis 1876, une voûte en plâtre, qui devait ressembler à celle de Notre-Dame de Bethléem. |
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Les colonnes engagées dans le mur nord sont celles qui séparaient la nef du bas-côté détruit : une grosse colonne alternait avec deux petites colonnes jumelles baguées à mi-hauteur dont une seule demeure visible. On trouve la même disposition à la collégiale de Champeaux, à Saint-Martin d'Etampes ; le jumelage et le décor témoignent d'une influence de la cathédrale de Sens. Au-dessus des arcades, les petites ouvertures, en arcs en plein cintre, s'ouvraient au-dessus du collatéral. Sur le mur sud, les premières travées ne comportent aucune ouverture, car le logis abbatial était autrefois adossé à ce pan de mur : les bâtisseurs ne pouvaient donc pas y ouvrir une fenêtre. Y est accroché un tableau représentant la Descente de Croix, oeuvre du XVIIe siècle (école de Rubens). L'ouverture murée qui abrite un Ecce homo du XIVe siècle, communiquait autrefois avec le cloître : c'était la porte empruntée régulièrement par les moines. Dans les travées suivantes, le mur est percé de larges verrières en arcs brisés, groupées par deux sous un arc de décharge. Dans l'ouverture centrale, se trouve un vitrail du début du XIVe siècle, le seul échappé à la ruine et à l'incendie de l'abbatiale par les Anglais en 1428 : des motifs végétaux en grisaille relevés de jaune d'argent avec des fermaillets de couleur. Il a été restauré en 1964, au tympan surtout. Au-dessous, une peinture sur bois représente saint Michel entouré de saint Benoît et de saint Aldric en tenue d'archevêque. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
La
chaire située en haut de la nef date de 1777. Elle provient de l'église
Saint-Eloi, et fut placée là lorsque l'édifice fut rendu au culte catholique
au XIXe siècle. Elle fait face à un Christ
en bois du XVIIe siècle. La particularité architecturale de cette abbatiale est la coupole octogonale à la croisée du transept. Cette structure est sans doute héritée d'un premier bâtiment carolingien de plan centré construit à l'image de la chapelle palatine dAix-la-Chapelle, comme l'église de Germigny-des-Prés. Cet édifice primitif, dont subsiste encore, au pan postérieur droit, un arc de pierres et de briques alternées, est devenu le chœur octogonal d'une nouvelle église reconstruite par Aldric. En 1606, Henri IV visitant l'abbaye se serait écrié en voyant cette coupole : Comme c'est un habile homme qui l'a bâtie ! Les huit colonnes qui soutiennent la voûte ont conservé des traces de peinture ocre et jaune. Les fûts sont surmontés de chapiteaux à crochets, tous différents. Au-dessus, les tailloirs, de formes irrégulières, constituent une base solide pour les arêtes de la voûte. L'ensemble paraît d'autant plus imposant qu'il est surélevé, par rapport à la nef, d'une soixantaine de centimètres. Les bâtisseurs ont dû s'adapter à la déclivité du terrain. Cette disposition a fait supposer qu'il pourrait y avoir une crypte sous la coupole ; en 1934, Jean Hubert réclamait que des fouilles soient entreprises en affirmant dans une brochure sur l'abbatiale : J'ai même quelques raisons de croire qu'il subsiste sous le dallage une crypte ou un étage aujourd'hui souterrain et peut-être imparfaitement comblé. |
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Le transept
sud a été largement remanié au XIXe siècle. Le retable contient
le tabernacle ; il est surmonté d'une statue du Sacré-Cœur. Sur la droite,
une porte, restaurée récemment, permettait d'accéder directement au cloître.
Sur la gauche, une statue de sainte Thérèse de Lisieux du début du XXe siècle
témoigne de la continuité du culte dans cet édifice. Au-dessus de la statue, une grande ouverture donne sur la sacristie. Elle permet d'apercevoir les peintures qui s'y trouvent et qui représentent un jardin avec des frondaisons. Cette partie de l'édifice n'est pas accessible au public. Elle est composée de deux pièces. La première, la plus grande, s'orne de fresques du XVe siècle. Une petite porte située sur la gauche ouvre sur la seconde, moins vaste et plus basse de plafond : elle abrite un chapier qui renferme encore des vêtements liturgiques brodés de fils d'or et d'argent, qui ont été utilisés au XIXe et dans la première partie du XXe siècle. Un autel en bois, placé à la croisée des transepts par l'abbé Joblin en 1963, marque l'emplacement occupé par le maître autel des moines jusqu'en 1755. A cette date, il fut remplacé par un nouvel autel en marbre, déplacé depuis vers l'abside. Cet autel est décoré par une croix de Malte rappelant les liens qui unissaient l'ordre des chevaliers de Rhodes, devenus chevaliers de Malte, à l'abbaye de Ferrières. |
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A côté de
l'autel, sur la droite, dans le mur, trois
niches accueillaient les sièges du prêtre et de ses assistants. Au-dessus,
dans une baie aveugle, on distingue une fresque
du XIVe siècle : à gauche, le Christ vêtu d'un manteau rouge, la tête
surmontée du chrisme (lettres I et X, initiales de Jêsous Xristos) inscrit
dans l'auréole, remet les clefs de l'Église à saint Pierre, qui se tient
en face de lui. Derrière le maître autel se trouve la tombe de Louis de Blanchefort. C'est le seul des soixante-neuf abbés du monastère qui ait eu le privilège de reposer dans un tombeau monumental. En 1505, quand Louis de Blanchefort s'éteint après un règne de près de quarante ans, son frère, évêque de Senlis, et son neveu et successeur Jean Pot commandent un tombeau. Il est orné de statues représentant des vertus chrétiennes, dont le nom est gravé à leur pied. Sur le petit côté à l'avant, on reconnaît les armoiries du défunt : d'or aux deux lions passants léopardés de gueules. Sur le couvercle est gravée une épitaphe : Ici repose frère Louis de Blanchefort, de très bonne mémoire, homme également recommandable par sa piété et par sa charité, qui fut très digne abbé de ce monastère ; le Christ retira son âme du monde, le III des calendes de mars MDC, après qu'il l'eut administré pendant 42 ans. Sur la dalle était alors un gisant représentant le défunt revêtu de ses habits abbatiaux. L'ensemble fut d'abord placé en haut de la nef devant le maître autel. Mais les restes de l'abbé ne devaient pas reposer en paix. En 1568, une troupe de protestants dirigée par le prince de Condé (voir Une abbaye… Les guerres de religion) pénètre dans le monastère et se livre au pillage et saccage le tombeau. Après leur départ, les moines en remontent les restes dans le transept sud. En 1847 ou 1850, par décision municipale, le tombeau est déposé à sa place actuelle. Car les habitants des environs, croyant qu'il s'agissait de la tombe de sainte Apolline, vierge et martyre, invoquée contre les maux de dents, avaient pris l'habitude de venir gratter la tombe, pour en prélever des fragments, qu'ils déposaient sur leurs mâchoires douloureuses !!! En le déplaçant au fond de l'édifice, les édiles de la commune ont voulu le soustraire au zèle des fidèles. |
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Autour
du tombeau ont été regroupées les quelques stalles
qui restent du temps des moines. C'est, dit-on, Henri IV qui, après les
guerres de religion, aurait offert aux moines de nouvelles stalles, pour
remplacer celles détruites pendant les pillages de 1568 et 1569. Pour les
fabriquer il ordonna que l'on utilisât des arbres de la forêt royale voisine
de Paucourt. Deux stalles, plus claires que les autres, semblent d'époque
différente. Sur l'une d'elles (la stalle
de l'abbé ?), sont sculptées les armes de Ferrières surmontées de la
crosse et de la mitre, entourées de l'inscription : FERRAR (Ferraria)
OLIM ABB (abbatialis) ECCLES (ecclesia), ce qui signifie : Ferrières,
de temps immémorial, fut église abbatiale. Sur une autre stalle, se trouvent les armes de Blanchefort. Les stalles étaient disposées en U dans la nef. |
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