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Près de la porte d'entrée actuelle, sur la gauche s'ouvre un petit couloir, autrefois à ciel ouvert qui permettait d'accéder aux prisons des moines. Les religieux condamnés à passer quelques jours au cachot pouvaient entendre la messe et les offices grâce à une ouverture à laquelle on accédait par un escalier. Au XIXe siècle, on voyait encore "d'énormes portes de chêne" des cellules. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un réduit pour les balais, dont l'extrémité est fermée par un mur, et la fenêtre ouvrant sur l'abbatiale a été bouchée lors des remaniements du XIXe siècle.

De l'exclusion pour fautes.

Un frère se montre-t-il entêté, désobéissant, arrogant, contestataire, ou hostile à quelque point de la sainte règle et contempteur des ordres de ses anciens, il sera réprimandé une et deux fois en aparté par ses anciens, selon le commandement du Seigneur. S'il ne s'amende pas, il sera blâmé publiquement, devant tous. Mais si même après cela, il ne se corrige pas, il sera exclu, pourvu qu'il comprenne la gravité de la peine. S'il en est incapable, il subira le châtiment corporel. […] Un frère qui sans ordre de l'abbé, prendrait la liberté d'avoir d'une manière ou d'une autre, contact avec un exclu, de lier conversation avec lui, ou de lui transmettre un message subira la même peine de l'exclusion.

D'après la Règle de saint Benoît chapitre 23 et 26.

Le chœur de cette chapelle a été lui aussi restauré. Des carreaux jaunes et verts ont été placés sur le sol. Une pierre tombale du religieux Nicolas Leclerc, mort en 1508, a été conservée. Au-dessus de l'autel, un beau vitrail en trompe l'œil a été repeint.
Tableau récapitulatif des différentes utilisations de la chapelle Sainte-Elisabeth
Existe avant la guerre de cent ans chapelle Saint-André
Fin XVe siècle Construction de la chapelle Sainte-Elisabeth
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Utilisation comme abbatiale par les frères qui refusent la réforme de saint Maur ?
1786 Loge des moines francs-maçons ?
Courant XIXe Utilisée comme cave par un aubergiste
1872 Nouvelle consécration de la chapelle lors de son rachat par l'évêché.
1903 Abandon comme lieu de culte. Projet de création d'un musée, qui reste sans suite.
Années 1990 Restauration
Quittant le calme de la chapelle Sainte-Elisabeth, on traverse la salle du chapitre pour passer dans le réfectoire des moines. Entre les deux salles, se trouve un couloir voûté, qui permettait d'aller du grand au petit cloître. On peut remarquer les armoiries de Ferrières sculptées et peintes en clé de voûte.
L'ancien réfectoire
L'ancien réfectoire date lui aussi de la fin du XVe siècle ; c'est une vaste salle rectangulaire aux voûtes gothiques. Chaque clé de voûte était ornée de sculptures, dont certaines ont été conservées : un soleil et une lune, dans la deuxième travée ; un navire dans la troisième travée ouest, les armes de Louis de Blanchefort dans la quatrième.
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Le sol, aujourd'hui recouvert d'un plancher, est surélevé par rapport au niveau d'origine. Au XIXe siècle, on apercevait encore sur les murs des peintures représentant deux saints et la date de 1557. Même en mangeant, le disciple de saint Benoît doit tourner ses pensées vers Dieu : pendant les repas, un moine montait dans une chaire en pierre et lisait à ses frères un texte saint ; le haut sculpté de cette chaire a été conservé au niveau des voûtes de l'avant dernière travée, du côté du petit cloître. Une petite fenêtre en arc plein cintre devait apporter un peu de lumière au lecteur.
Les cuisines se trouvaient près du réfectoire, sans doute dans le côté sud du petit cloître, puis après la construction du pavillon Louis XIII, dans l'entresol de ce dernier, contigu au réfectoire. En 1900, l'abbé Jarrossay signale la présence d'une large table de chêne autour de la colonne du centre de la pièce, comme on peut en voir aujourd'hui dans d'autres monastères
Sur le mur du fond du réfectoire deux tableaux en mosaïque de céramique ont été placés dans des baies fermées sous le règne de Louis XIII, lorsque le pavillon du même nom a été ajouté dans le prolongement de ce bâtiment. Ils ont été réalisés en 1996 et 2000 par Marie Poirier et Georges Sarrut.

A la table des moines

Pas moins de cinq chapitres de la règle de saint Benoît traitent du déroulement des repas et de la composition des menus.
La lecture ne doit point manquer à table. […] Le silence sera total ; qu'on n'entende ni murmure ni voix sinon celle du lecteur.
Chacun tient de Dieu un don qui lui est propre, aussi ce n'est pas sans scrupule que nous fixons la mesure de l'alimentation pour autrui. Toutefois, considérant les limites des faibles, nous pensons qu'une hémine de vin par jour suffira à chacun. Ceux à qui Dieu donnerait la force de s'en abstenir doivent savoir qu'ils en recevront un salaire particulier.
Le supérieur est habilité à juger si les conditions de lieu, le travail, l'ardeur de l'été exigent davantage. En tout cas, il veillera à ce qu'on ne glisse pas jusqu'à la satiété ou à l'ivresse.
Tous s'abstiendront absolument de manger de la viande de quadrupède, sauf les malades très affaiblis.

Le dortoir

ll était situé au premier étage, au-dessus de la salle du chapitre et du réfectoire. Il se trouvait ainsi, comme il est classique, très près de l'abbatiale, afin que, pour l'office de Mâtines, au cœur de la nuit, les moines n'aient qu'un court chemin à faire pour passer de leur paillasse à leur stalle. Si, dans les premiers temps, les moines dormaient dans un dortoir, à la fin du Moyen Age, la plupart des monastères préféraient le système des cellules, petites chambres individuelles, qui laissent plus d'intimité aux religieux. Cette adaptation de la Règle de saint Benoît fut officiellement autorisée par le Pape Martin V au XVe siècle.

Comment dormiront les moines

Chacun dormira dans un lit individuel. […] Tous dormiront si possible dans un même local. […] Une chandelle restera allumée dans ce local jusqu'au matin. Ils dormiront vêtus et portant à leur taille ceinture ou cordon. En dormant, ils n'auront pas leur couteau au côté pour ne pas se blesser pendant leur sommeil. Que les moines soient toujours prêts ; au signal qu'ils se lèvent sans retard et se hâtent de se devancer les uns les autres pour le service de Dieu, avec sérieux toutefois et modestie. Les lits des plus jeunes seront placés les uns à côté des autres mais intercalés entre ceux des anciens. En se levant pour le service de Dieu, ils s'encourageront doucement pour ôter tout prétexte à ceux qui ont le sommeil profond.

Règle de saint Benoît
, chapitre 22.

Le scriptorium et la bibliothèque


L'emplacement du scriptorium, où les moines du Moyen Age recopiaient les manuscrits et les enluminaient, n'a pu être déterminé ; il n'apparaît pas sur le plan du XVIIe siècle, puisque cette activité avait disparu avec l'invention de l'imprimerie au XVe siècle. Toutefois, on sait que ses ouvertures devaient être orientées de façon à procurer le maximum de lumière. Se trouvait-il face à l'abbatiale, de l'autre côté du cloître, c'est-à-dire orienté nord-sud ou bien face au réfectoire et à la salle capitulaire, orienté est-ouest pour bénéficier du soleil du matin et du soir, grâce à deux rangées de fenêtres ? En tout cas, il devait donner sur le cloître, comme dans toute grande abbaye bénédictine. Au XVIIIe siècle, la bibliothèque était au premier étage du pavillon Louis XIII.
Saint Savinien et saint Potentien.
Miniature attribuée au Maître de Bedford ou au Maître de Boucicaut, in Bréviaire à l'usage de Paris, circa 1414,
BM. Chateauroux, ms 0002, f. 374 v.
Tableau récapitulatif des différentes utilisations des bâtiments conventuels
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